Fait comme un rat.

Fait comme un rat... Voilà comment Baptiste se sentait à cet instant... Tant mentalement que physiquement.

Il se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour se foutre dans un tel merdier. Et ce qui avait pu lui passer par le tête pour s'y enfoncé de la manière la plus volontaire qui soit... a deux putain de reprise... Le pire dans tout ça... Il repartait pour une troisième. 

Foutu Hellen. Tout ça était de sa faute ! Si seulement elle n'était pas si curieuse, pas si chieuse, pas si directive, il n'aurait pas senti le besoin de la contredire ! Le besoin de lui prouver qu'il faisait bien ce qu'il voulait et que si il voulait sortir avec la Pramalfoie il n'en avait rien a foutre de ce que les autres diraient et surtout qu'il le pouvait. Quelle idée avait elle eu aussi de lui dire qu'il ne pouvait pas sortir avec elle. Elle n'était pas sa mère après tout ! Pourtant comme à sa mère il était incapable de lui tenir complètement tête. Preuve était la pitoyable scène à l'infirmerie ou il n'avait pas résisté à sa colère. Il ne comptait néanmoins lui tenir tête sur un point. Il pouvait sortir avec Constance même si elle n'était pas pour. Exacerber la colère d'Hellen à l'encontre de Constance et donc a l'encontre de ses proches, dont Nathe n'était pas pour lui déplaire non plus. La cerise sur le gâteau serait de voir Nathe furieux. Pour ça il devait néanmoins se mettre d'accord avec Constance et c'était plutôt mal barré pour que ce soit à ses propres conditions. Il allait devoir sacrifier de sa personne pour avoir ce qu'il voulait si elle était aussi dure négociatrice que son frère. Pourquoi faisait il ça déjà ? 

Il n'était pas trop tard pour reculer, pensa t'il alors que la porte de la dernière classe d'option de la jeune fille s'ouvrait, laissant passer certains élèves qui le dévisagèrent en murmurant. Foutu timing. Se repliant légèrement sur lui même, il attendit que Constance ne sorte de son cour en regardant par dessus chacune des filles qui s’arrêtaient en espérant être l'objet de ses attentes pour espérer la voir sortir le plus tôt possible. Bon dieu il n'était pas habitué à faire ce genre de chose. Qu'est ce qui lui prenait d'écouter ce que Hellen aimait qu'un mec fasse avec elle... Quelle idée...

* Tranquillement, Constance avait suivi son cours d'étude de runes anciennes. Attentive comme il se devait, appliquée comme on l'attendait, elle avait réussi sa traduction sans trop d'efforts, pris quelques notes sur ses parchemins pour noter une astuce ou deux comme le lui indiquait Nathanaël en échange des siennes. Le résultat était plus qu'acceptable. Un bel effort exceptionnel elle dirait même.

La fin du cours annoncé par le professeur Constance avait donc rassemblé ses affaires pour se diriger vers la sortie en discutant avec son meilleur ami quand une rumeur était passé de rang en rang. Swanson. Au milieu de la cohue elle se demandait ce que ce nom venait faire là quand il n'avait pas cours avec eux mais elle n'avait pas besoin d'être sorcière pour comprendre rapidement que c'était sa présence dans le couloir qui faisait parler. Un coup d’œil rapide à son comparse serpendard lui indiquait qu'il était tout aussi surpris que lui même si son visage restait impassible. Elle avait vu le petit tiquement de l’œil qui en disait long. Que pouvait bien faire Swanson ici ?  Il ne venait pas pour elle au moins ?

Ne l'ayant pas vu de quelques jours après son petit élan elle en avait déduit qu'il avait réussi à se débrouiller tout seul et à la laisser hors de son merdier mais de le savoir ici relançait le débat. Parce qu'en passant la porte à son tour elle n'eut aucun mal à le distinguer. Elle fronça les sourcils néanmoins avança comme si de rien n'était. Hors de question qu'elle passe pour une gourde si elle avait mal interprété sa présence ici. Elle avait une réputation à tenir. *

Lesqual... Constance...
- Baptiste.
Répondit Constance en inclinant la tête pour le saluer. Il avait utilisé son prénom, semblant vouloir poser une familiarité, très bien elle allait jouer avec. Après tout ils travaillaient ensemble à l'infirmerie, l'utilisation du nom de famille en retour serait quelque peu... Agressif, si elle osait dire.

Ses craintes se confirmèrent quand le serdaigle se tourna vers elle pour lui parler. Constance... j'ai fait un tour aux cuisines et je me suis dis qu'on pourrait profiter du beau temps Constance arqua un sourcil. On ? Comment ça on ? Depuis quand y avait-il un on ? Ah oui depuis qu'il lui avait roulé un patin dans un placard sordide de l'infirmerie. Elle lui devait toujours une baffe d'ailleurs... et... allez prendre un goûter dehors... et discuter... fin si on arrive a se débarrasser de ton chien de garde.

Elle coula un regard vers Nathan qui devait fulminer sur place au vu de la dernière remarque mais reporta rapidement son attention sur Baptiste, l'observant l'espace d'un instant. et si ça te tente bien sur...   Il n'avait pas la nonchalance habituelle ou même le même maintient qu'il avait lorsqu'il était à l'infirmerie, sur de soi, précis dans ses gestes et ses paroles. Ici il paraissait... Comme un poisson hors de l'eau... Cela étira légèrement ses lèvres en un sourire. Avait-il peur de sa réaction ? Comme cela était intéressant.

Elle cherchait encore une raison de lui dire oui et de ne pas l'envoyer balader pour l'audace dont il avait fait preuve dans l'infirmerie sans sa permission. Elle se souvint alors qu'elle devait retrouver son frère pour faire un devoir et probablement écouter son sermon sur comment elle avait crucifié Marborough devant toute leur salle commune lorsqu'il lui avait demandé de prendre son petit déjeuner avec elle. Peut-être pouvait-elle trouver là sa revanche.

- Du beau temps hum ? Fait assez rare encore en octobre. Cela serait un crime de ne pas en profiter. Concéda-t-elle alors. Très bien, je te suis. Elle se pencha pour venir poser un baiser sur la joue à Nathanaël en lui demandant gentiment. Tu voudras bien dire à mon frère que je le rejoindrai plus tard ? Et dis lui de ne pas se ramener, je ne pense pas craindre grand chose avec Baptiste, même seule dans le parc...
Elle adressa un sourire à son meilleur ami et se tourna vers Baptiste pour le suivre.

- Si Mademoiselle veut bien … Constance haussa un sourcil devant son air soudain charmeur. Il lui prenait quoi soudainement ? Elle leva les yeux au ciel avant de s'approcher de Baptiste. Même pas il lui offrait son bras... Vive la galanterie.
- Mademoiselle agrée. Concéda Constance en prenant la direction que lui indiquait Baptiste tranquillement sans regarder s'il la suivait. Elle n'avait aucun doute qu'il le ferait. Avançant dans le couloir et l'escalier, elle jetait un oeil de côté au Serdaigle qui avançait voûté. Il finirait bossu.
Finalement c'était peut-être mieux qu'il ne lui offre son bras, elle ne voulait pas qu'on croit qu'elle était proche d'un type qui ne savait pas marcher. Elle claqua la langue d'agacement alors qu'elle finissait de descendre les marches et passait le porche d'entrée.

Elle inspira à plein poumons l'air tiède de l'extérieur, encore agréable même en ces temps avancé d'Octobre. - Soooo... Tout serait mieux que le placard de l'infirmerie j'en suis bien conscient mais un endroit préféré ? Elle écarquilla les yeux en le regardant et haussant un sourcil. Il était sérieux là ?

- Tu tiens vraiment à me rappeler que tu m'as volé un baiser dans un endroit sordide ? Rétorqua Constance. Il avait de drôles de manières de démarrer une conversation lui ! Ou c'est une manière de dire que tu acceptes que je t'administre la claque que je te dois ?

Ce disant, elle avançait dans le parc vers un endroit abrité par les arbres. Avec ce vent, même agréable, si elle ne se mettait pas à l'abri, elle pouvait dire adieu à sa coiffure et son lissage. Cela lui avait pris près d'une demi-heure ce matin.
Elle repéra un de ces coins préférés sous un saule pleureur qui les abriterait et des regards et du temps. Se postant devant la frondaison elle attendit qu'il écarte le feuillage pour qu'ils puissent passer.

Passant la porte du château Baptiste se redressa légèrement, comme si d'un coup à l'air libre il n'avait plus peur d'heurter un pilier ou un haut de porte. Se libérant quelques peu il prit une profonde inspiration et se relaxa a présent que tout les regards n'étaient plus sur eux. Il eut un sourire au rappel de la claque qu'elle lui devait alors qu'il écartait délicatement les branches pour lui libérer un passage suffisant, l'invitant a passer avant de la rejoindre.

- Je ne l'aurais pas forcément volé mais j’espère que la qualité du baiser m'aura quelque peu fait pardonner ... ou au moins donné le bénéfice du doute... attend...

Fit il avant qu'il ne se posent, il sortit de son sac un panier a picnic miniaturisé préparé par les elfes et une couverture qu'il posa au sol avant de lui tendre la main pour l'aider a s’asseoir délicatement. Lui en tout cas avant apprécié ce baiser. Doucement il 'assit a ses cotés et commença à sortir un thermos de thé et deux tasses ainsi qu'une boite a gâteau.

- j'ai cru comprendre que le fraisier était l'un de tes favoris... j’espère ne pas m'être trompé.