Citius, altius, fortius

Oui, foncièrement, Danaé n'avait eu que ça à faire : placarder des affiches partout dans le château. Enfin, non. Il lui restait un ou deux devoirs sur le feu mais là n'était pas la question. Elle s'était arrogé le droit d'émailler les couloirs et les panneaux d'affichage de joyeux avis de recherche. Mais la Gryffondor n'avait pas perdu un encrier, un livre de cours ou sa chouette, du moins pas cette fois. L'objet de sa requête était tout autre et assez novateur : la demoiselle désirait retrouver des partenaires de Quidditch. Quelqu'un de normalement constitué aurait demandé à l'une ou l'autre personne si le projet intéressait, voire se serait adressée directement à des amis pour leur proposer une partie durant leur temps libre le week-end ou à la fin de leur journée de cours.

Trop facile. Beaucoup trop facile. Son orgueil mal placé aurait rétorqué que sélectionner ses adversaires, c'était choisir des tactiques de jeu et des styles de vol, bref, en un mot comme en cent, piper les dés. Ce qu'une vaillante joueuse friande d'innovations n'aurait guère pu tolérer. Plus prosaïquement, on pouvait résumer cela par le fait que Danaé aurait été très amie avec les Kinder surprises si elle était née moldue. En attendant, elle tournoyait dans le ciel, chevauchant son balai et guettant de sa position en hauteur les éventuelles arrivées. Sur son bout de papier, une heure, une date, un lieu et une prose sobre se résumant à ceci : recherche amateur de Quidditch libre à partir de 17h . Bon équipement exigé et, surtout, esprit combattif et inventif. Pignouf, s'abstenir.

Si personne ne se ramenait au terrain avant le repas, elle aurait l'air fine (et s'en irait rapidement avant de lancer le sort de disparition sur le parchemin de l'affiche). Oui, Mademoiselle Mereworth avait trouvé intelligent de ne pas mettre son nom. Sait-on jamais que cela soit un fiasco total, elle n'avait aucune envie de récolter une honte cuisante. Que voulez-vous, certains ont leur petit orgueil, comme nous le disions plus haut .